Magazine hebdomadaire - Toulouse: trouver notre voix

  FR.CHABAD.ORG    Magazine
Adar 25, 5772 · March 19, 2012
Toulouse: trouver notre voix

Comment annonce-t-on à une maman qu'elle vient de perdre son mari et leurs deux jeunes fils ? Comment annoncer ce genre de nouvelles ?

Était-elle en train de prendre son café matinal quand le téléphone a sonné ou que quelqu'un a frappé à sa porte ? S'affairait-elle au ménage de Pessa'h ou était-elle à l'extérieur ? Où était Mme Sandler quand on lui a appris que son mari et ses enfants âgés de trois et six ans avaient été assassinés ?

Perdre un être cher est toujours tragique. Mais perdre ses enfants et son mari, froidement abattus à bout portant par un assassin alors qu'ils attendaient devant une école juive est au-delà du supportable.

Il n'y a pas de mots. Il n'y a pas de mots pour exprimer la peine et la détresse des familles des quatre précieuses vies qui ont été ravies aujourd'hui. D'autres victimes sont actuellement entre la vie et la mort. Quant à ceux qui n'ont pas été atteints physiquement, le traumatisme subi par les élèves de l'école est inimaginable, et la communauté juive tout entière est en état de choc.

Et le choc engendre le silence. C'est de fait l'une des raisons pour lesquelles, dans la tradition juive, le premier repas d'un endeuillé est constitué d'un simple œuf dur, car un endeuillé n'a pas de bouche. C'est également l'une des raisons pour lesquelles, lorsque l'on se rend auprès d'un endeuillé pour le réconforter, c'est seulement après que celui-ci ait décidé de parler et qu'il ait entamé la conversation qu'il convient de parler. Si les endeuillés préfèrent le silence, alors le silence demeure.

Et pourtant, pouvons-nous nous permettre de ne rien dire ? Pouvons-nous assister au meurtre d'innocents et ne pas faire entendre notre voix ?

Nos frères et nos sœurs à Toulouse ne peuvent pas parler. Leur voix leur a été ravie. Pour le moment.

Pendant leur deuil, nous devons parler pour eux. Nous devons faire savoir au monde que nous ne bougerons pas de là où nous sommes, et notre voix ne fera que s'amplifier à mesure que certains tenteront de l'étouffer. Ce terroriste et ceux qui le soutiennent ont réussi à causer une grande douleur. Ils ont causé une énorme perte à des familles et à des amis, à une communauté et au monde juif tout entier. Mais ils ne nous ont pas détruits et ils ne nous détruirons pas.

Tout au long de notre histoire, ils ont tenté de nous détruire. Nous sommes à deux semaines de la fête de Pessa'h, lors de laquelle nous évoquons le terrible esclavage qui avait asservi l'esprit, le corps et l'âme de nos ancêtres. Nous avons été torturés et tués. Et pourtant nous avons survécu. Nous ne passons pas le Seder de Pessa'h à seulement rappeler la souffrance, mais également à célébrer la rédemption qui la suivit.

En tant qu'esclaves, nous n'avions pas de voix. Nous étions réduits au silence. Mais il est intéressant de remarquer qu'une des interprétations du nom même de « Pessa'h » est « la voix qui parle », car peh signifie « bouche » et sa'h veut dire « parle ». À Pessa'h, nous revendiquons notre voix.

Aujourd'hui nous sommes en deuil. Aujourd'hui nous pleurons. Mais nous devons aussi parler. Nous devons parler pour ceux qui ne le peuvent pas. Nous devons parler pour ceux qui ne parleront pas. Et nous devons parler pour assurer que nous ne serons jamais réduits au silence.

Sara Esther Crispe
Chabad.org


Cette semaine Magazine imprimable
par Tzvi Freeman
Vidéo
1ère partie
« Et tu serviras l'éternel ton D.ieu dans la joie… » La joie n'est pas une mitsva, c'est la quintessence même de ce à quoi un Juif doit aspirer tout au long de sa vie...

par Michael Taieb
Watch Voir (14:43)
Récit
Jacksonville
Après une laborieuse recherche, nous trouvâmes une station-service et y pénétrâmes. Derrière le comptoir se trouvait un homme bâti en armoire à glace à l'allure peu rassurante qui en apercevant deux Juifs revêtus de caftans noirs, nous fit signe de le suivre dans l'arrière-boutique...

par Sholom B. Lipskar
Mitsva Minutes
Une âme en gestation
Le développement physique de l'embryon est parallèle à son développement spirituel. Les choix spirituels de celle qui attend un bébé ont des conséquences sur toute la vie de cet enfant...

Paracha
Lévitique 1, 1 - 5, 26
Sur les hommes et les bêtes, les taureaux et les colombes, le sang et la graisse, le feu et l'encens, le sacrifice et le plaisir, la conscience et la culpabilité…

Est-ce une bonne chose que nous soyons devenus si petits ?
L'homme a rétréci au fil des siècle. Soudain, il y avait tous ces autres gens, et toutes ces autres espèces, qui diminuaient d'autant son importance. En même temps, notre planète ne fut plus qu'un point infinitésimal dans un univers d'une immensité écrasante. Sommes-nous devenus plus humbles ?

par Yanki Tauber
Vol. 3-2 - Parachat Vayikra
Approfondissement du sujet de l'expiation des fautes involontaires par les sacrifices, d'après le Talmud et le code de Maïmonide.

Le Rabbi de Loubavitch
Exode 12, 1-20
Le Chabbat précédant le début du mois de Nissan, le mois de Pessa'h, on lit, outre la section habituelle, la parachat Ha'Hodech. Ainsi se trouve proclamée avec une solennité particulière l'arrivée du mois de la libération, le premier des mois.



Plus d'articles de fr.chabad.org

Devenez partenaire!
Vous avez apprécié cet email? Aidez-nous à partager l'étude de la Torah et des traditions juives:

Dédicacez ou sponsorisez un email à l'occasion d'un heureux événement ou à la mémoire d'un proche.
Faites un don à Chabad.org.

 

Options de souscription:
S'abonner à d'autres emails périodiques de Chabad.org
Configurer mes abonnements
Se désinscrire

Votre adresse email enregistrée est: iqlalsmile.cara@blogger.com
Changez votre adresse email .

Conseil important:
Pour garantir que vos emails périodiques continuent à vous parvenir, ajoutez subscriptions@chabad.org à votre carnet d'adresse ou à la "liste blanche" de vos filtres ou logiciels antispam éventuels.

© Copyright Chabad.org, tous droits réservés.